FRANÇOIS TUSQUES IS NOW !!! l’ablum LIVE à paraître le 3 novembre 2025

EN 33 TOURS ET STREAMING SUR MA PAGE BANDCAMP 

Après la parution de « sans détours » en 2023, album célébrant les 10 années de rencontre entre Fabien Robbe et François Tusques, la suite logique devait être la scène . Ce fut chose faite les 15 et 16 Novembre 2024 au sein du conservatoire de musique et de danse de Pontivy. Plus qu’un hommage ou un regard vers le passé, ce LP se conjugue au présent, d’où le titre  » TUSQUES IS NOW ». 

Ces instantanés rassemblent sur la face A Eric Leroux au saxophone (déjà présent sur l’album « gardez votre sang froid »), Claude Le Baron ( bombarde) et Jérôme Gloaguen (batterie) – compagnons de route de longue date. L’occasion de célébrer sans filets l’intercommunal Free Dance Music Orchestra – orchestre cosmopolite mythique des années 70!

Les retrouvailles  à 4 mains de François et Fabien sont immortalisées sur la face B . Une rencontre plus intimiste mêlant  blues, free jazz et saveurs bretonnes où  Bud Powell  et Thelonious Monk sont omniprésents.

La musique de François Tusques célèbre le swing, le blues, une façon de jouer, une tradition qui vient du jazz ; elle est assurément toujours libre et vivante !

« SANS DÉTOURS » par F.Tusques et Fabien Robbe

Depuis la sortie en 2021 de mes 24 préludes, je n’ai rien écrit ici. Et pourtant, il s’en est passé des choses. Trop pour prendre le temps de se poser pour écrire un peu. Voici donc ici un album paru le 13 octobre 2023 avec mon ami François Tusques en duo de piano.

Cela faisait quelques temps que je souhaiter lui proposer cela et ce fût chose faite en juin 2022 de la manière la plus simple : nous avons discuter peu et jouer beaucoup  en faisant 100 détours !!

François avait ramené de fraîches compositions avec des titres que seul lui peut trouver. C’est un one shot, une prise de chaque titres (sans détours)

Quel honneur et surtout plaisir d’avoir enregistré avec celui qui m’a remis au piano en 2012. Cet album vient souffler les bougies de 10 ans de ma rencontre avec François à qui je dois beaucoup cette dernière decenie.

Ce disque est une autoproduction. Pour acheter, écouter, soutenir c’est ici

 

 

Le mieux c’est quand les autres en parlent ici bas une chronique paru dans citizen jazz.

« Il est bon d’avoir, de loin en loin, des nouvelles de François Tusques. Contributeur mythique à la mainlevée de la tutelle du jazz étasunien sur le jeune free jazz européen, le pianiste, adepte des clins d’œil et des jeux d’esprit, nous avait gratifiés de ses Avant-derniers Blues (on y entendait « En pièces détachées », repris ici) sur le regretté label Improvising Beings. Il avait, sur ce label, également devisé avec Itaru Oki ou Alexandra Grimal. Plus récemment, on l’avait entendu avec le pianiste breton Fabien Robbe dans un remarqué Gardez votre sang froid. C’est à nouveau avec Robbe qu’il propose un duo de pianos qui lui ressemble fidèlement, à l’image de cette « Free gavotte » inaugurale qui placerait indubitablement le « Bemsha Swing » de Monk parmi les standards des meilleurs sonneurs de Quimper.

Sans Détours est une jolie histoire de jazz. Car des détours, il y en a plein : Robbe et Tusques furètent, baguenaudent et se promènent sur leur clavier. Il en résulte de jolis instants poétiques, comme cette « Allégresse africaine » solaire qui devient plus tortueuse et complexe à mesure que les pianos se mêlent, comme une conversation à bâtons rompus qui se perdrait dans un brouillard d’idées et d’éclats de rire. Plus loin, « La Jungle du Douanier Rousseau » lui répond, avec cette pointe de naïveté colorée qui a toujours été l’un des traits du pianiste et qui essaime ici, avec la rondeur d’une rythmique que la main gauche ponctue parfois comme autant de « Polyphonies inopinées » où la végétation pullule comme si l’aspect sauvage reprenait le dessus.

Avec sa pochette pleine de poésie, le nouveau disque de François Tusques et Fabien Robbe consacre un dialogue plein d’amitié et de douceur. Sur cette dodoche portée par deux vélos, une certaine nostalgie montre son visage. Pas une nostalgie du temps magnifié qui court après l’âge d’or, mais celle d’un moment fugace qui s’échappe. Une langueur d’où naît une forme de candeur souriante qui fait le charme de ce disque très court mais profondément joyeux. »

24 préludes PIANO SOLO (sortie le 23 avril 2021 chez mazeto square

Enfin ! Ils sont là , un rêve de gosse. Gamin (7-8 ans) je laissais mes doigts glisser sauvagement sur le clavier du piano Erard des voisins et  je restais des heures en contemplation en entendant la vibration de ce magnifique instrument. Il y avait aussi un tas de partitions… j’avais encore peine à lire la musique et encore plus à la jouer… mais il y avait du Chopin.

Ces esquisses improvisées sur ce piano (car je ne savais pas en jouer mais les sons qui en sortaient m’enivraient) ont été l’élément déclencheur.

Je voulais faire comme les grands…. mais faire MA musique par n’importe quel moyen. Et il y a eu quelques embûches avec le piano…

Mais voilà j’y suis; des préludes pour piano… bon à ma façon hein… une pincée de Chopin, un zeste de jazz, une bonne part de Bretagne, des portraits, des impressions, des saveurs….il y a bientôt 35 ans de musique tout azimut dans ces préludes.

Peut-être… ils sont comme ils sont… (n’en déplaise…)

mais je les ai fait mes préludes

comme les grands…

 

Le 17 avril 2021

VOUS POUVEZ COMMANDER CET ALBUM SUR MON SITE. RDV À LA BOUTIQUE

JE ME FERAI UN PLAISIR DE VOUS L’EXPÉDIER.

11 mai 2020 « GARDEZ VOTRE SANG FROID »

Quel hasard … Car oui c ‘en est un … ou  une prémonition… Voici venu le temps de la nouvelle sortie pour ROBBE/GLOAGUEN quartet.

Consacré aux musiques inédites de mon ami François Tusques le double album « gardez votre sang froid » est une invitation à la (re)découverte d’une musique singulière, espiègle et engagée.

Le premier disque contient des compositions inédites jamais gravées. Je les ai recueillies auprès de François Tusques et Tanguy Le Doré. Elles sont enregistrées en Quartet dans un studio qui m’est très cher… Celui de la section BT musique et FCIL son à St Brieuc par des champions de la prise de son : Yanna, Julien, Léo. J’ai ainsi retrouvé le PETROF 1/4 de queue du studio …20 ans après le premier disque de Menestra, il s ‘en est passé. Nous avons enregistrés en condition de live (pas de click, pas de casques ni re recording) . Je remercie chaleureusement Tanguy, Eric et Jérôme pour votre confiance et votre écoute vos belles notes et votre patience. François Tusques, Julien Palomo pour le temps que vous m’accordez et votre confiance ainsi que Charles Borret et Mazeto Square de me permettre cette diffusion.

Le second disque est une sélection de morceaux choisis d’une série de concerts de L’INTERCOMMUNAL FREE DANCE ORCHESTRA au théâtre Dejazet (Paris) en  1984. Ces titres aussi sont inédits car jamais publiés. Je les ai restaurés avec mon ami Julien Palomo. Ce dernier avait une K7 de Tusques et moi une de Tanguy mais d’un autre soir….Nous avons donc réussi  à publier les morceaux où les effets du temps sur la bande magnétique étaient des  plus adoucis. 

Ce disque rappellera des souvenirs à certains, sera une découverte pour d’autres…Il met en lumière le côté mélodique de Tusques mais aussi son goût pour les musiques qui dansent et qui rassemblent. Il y aussi cette Gavotte « grandiose » où mon ami Tanguy nous offre un solo de basse gavotte qui n’a pas prit une ride et que lui seul sait faire.

 

 

 

le 1er titre capté lors de son enregistrement en avril 2019
le teaser de l’album
  1. 01-je peux jouer ça (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:12
  2. 02- Gardez votre sang froid (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:12
  3. 03 - Le blues du moulin (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:27
  4. 04 - Mine de rien dans les coulisses (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 0:58
  5. 05 - Bass bal (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 0:52
  6. 06 - L'ilôt Chalon (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:08
  7. 07 - Vérification d'identité (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:13
  8. 08 - Une fleur entre les pavés (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:05
  9. 09 - Combat de coq (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:26
  10. 10 - mon coeur ressemble à un bol de lait qui frissone (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:18
  11. 11 - A propos du voyage de Carmen en Chine (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:12
  12. 12 - Gavotte au-delà des mers (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:25
  13. 13 - Les amis d'afrique (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:39
  14. 14 - Sheik Imam part 1 (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 2:08
  15. 15 - Sheik imam part 2 (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 2:17
L’équipe du disque 1 au complet réunie autour de l’ampeg de Tanguy qui sonnait déjà dans les 70’s avec Tusques.
De gauche à droite : Eric Leroux, Jérôme Gloaguen, Fabien Robbe, Julien Coadou, Tanguy Le Doré, Léo Bodenez, Yanna Plougoulm.

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JE ME FERAI UN PLAISIR DE VOUS L’EXPÉDIER.

Nouvel album Robbe/Gloaguen Quartet LES EXTRAITS DES 2 CD’s

En attendant la sortie du double album (le 11 mai 2020) « Gardez votre sang froid »  (chez Mazeto Square – Paris) consacré aux musiques inédites de François Tusques vous pouvez d ‘ores et déjà écouter un extrait de chaque titres ici bas. Vous êtes curieux d’en savoir plus ? cliquez ici !!!

  1. 01-je peux jouer ça (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:12
  2. 02- Gardez votre sang froid (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:12
  3. 03 - Le blues du moulin (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:27
  4. 04 - Mine de rien dans les coulisses (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 0:58
  5. 05 - Bass bal (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 0:52
  6. 06 - L'ilôt Chalon (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:08
  7. 07 - Vérification d'identité (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:13
  8. 08 - Une fleur entre les pavés (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:05
  9. 09 - Combat de coq (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:26
  10. 10 - mon coeur ressemble à un bol de lait qui frissone (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:18
  11. 11 - A propos du voyage de Carmen en Chine (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:12
  12. 12 - Gavotte au-delà des mers (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:25
  13. 13 - Les amis d'afrique (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 1:39
  14. 14 - Sheik Imam part 1 (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 2:08
  15. 15 - Sheik imam part 2 (F.Tusques) Robbe/Gloaguen Quartet 2:17

Robbe Gloaguen Quartet play Tusques NOUVELLE VIDÉO !!!!!

Le duo Robbe/Gloaguen revient avec un projet autour de François Tusques, renforcés par Tanguy le Doré et Eric Leroux.

Ensemble, ils ont restauré le répertoire de Tusques à une époque où les circonstances l’ont empêché de publier un album de la dernière incarnation (historique) de l’Intercommunal Free Dance Music Orchestra, qui comprenait déjà Tanguy à la basse (1983-1984).

Il se murmure dans les couloirs qu’un enregistrement de ce 4tet existe (mais il faudrait qu’il tourne !), utilement secondé par un album quasi-inédit de Tusques enregistré au Théâtre Déjazet à l’été 84… On en reparle dans quelques mois…

70 ans que les Rossignols chantent et dansent

En 2005, je débarque au Patro. Je connaissais 2 personnes. Il leur fallait un compositeur arrangeur et j’avais accepté sans savoir où je mettais les pieds. Les marins de 2006 remportèrent un franc succès. Pour ma première année à Kerf, on est champion. Les mendiants de 2007 je les vois encore, mon premier choc à Kerf, je me revoie à la plage avant de jouer le « concours » de juin avec Fanch, Laurianne, Hyac’, Antoine….. Ces mendiants seront champion 2007 et feront le DVD Breizh side Storiou .Les mariés de 2008… on été en blanc Tonton faisait la gueule car il ne voulais pas se fringuer comme ça et puis j’étais moins inspiré. Deux années à fond tous les vendredis au Patro ça peut prendre la tête surtout qu’il faut savoir se renouveler très vite avec ces histoires de concours, un spectacle en efface un autre… ça va très vite . Trop… c’est la pause en 2009 Yves écrit la sorcière et je prend le souba pour l’art de rue et on s’éclate avec Jean à jouer la suite musette. Et l’Inde …Mémorable !!!!

En 2010, 2011 je prend la basse sur menez tarder et Me Eo. C’est chouette mais en 2011, DTG 2.12 est déjà dans ma tête.

A la fête des brodeuses 2011 je me retrouve autour d’une bière avec Gwen on devait discuter de la suite 2012. On voulait la même chose tous les deux…. faire fi des codes des costumes, de la musique, tout envoyer …. ainsi est né dtg2.12 on en parlait en août 2011 et je livrais la musique en septembre. Deux amis de longue date sont venus dans l’orchestre Tanguy et Claude. Purée les gars on en a fait des kilomètres on en a perdu des heures de sommeil. Gurvan à la guitare électrique, des machines, section de cuivres tout le toutim quoi ! et cette année là j’ai découvert Tusques. On c’est bien fait jeté à Dans mais pas grave on le savais et depuis il reste mon spectacle de cœur.

2013 Ar shok , c est dur de descendre de la planète 2012 je voulais resté dedans, continuer…pour moi ce spectacle était le préambule d’une nouvelle voie qui a été inexploitée. Passons c’est derrière.

2014 Retour au trad je fais une autre pause kerf brille avec ce spectacle Road. Je reprends ensuite l’écriture pour 2015 et 2016 Didermen ou le cycle de la vie à travers le calendrier celtique on est champion 2016 ça fait 10 ans; Je veux faire autre chose avec moins de contraintes être plus libre, me consacrer à des choses plus personnelles , Kerf c’est des contraintes mais beaucoup de bonheur sur scène, des pleurs, des cris, des engueulades, et une voix….. qui me revient souvent : celle de Gwen en répé qui braille ou qui compte.

…L’odeur du Patro…

Deiz ha bloaz laouen

Robbe/Gloaguen à la Jam Session de Vannes. Article de Marcus

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Le 13 octobre 2016 est enfin arrivé le jour où j’allais pouvoir entendre ce duo que j’avais raté cet été au vendredi squares de Baud.

Je passe prendre Fabien chez lui, on charge ses clous dans ma voiture. Il faut embarquer le Rhodes, le Nord Stage, le korg MS10, les supports, le sac de câbles et autres babioles indispensables. Ne rien oublier, Fabien me raconte qu’une fois il avait oublié l’essentiel, la trompette avec laquelle il devait se produire. On discute, ni lui ni moi ne connaissons l’endroit où nous allons. J’ai emmené ma guitare mais je sais déjà que je ne jouerais pas, le vent me dit que je n’irais pas affronter les géants et c’est bien comme ça. C’est déjà une histoire d’amitié, il est en musique ce que je suis en peinture, on se comprend parce qu’on aime tous les deux les chemins de traverse. On a chacun une expérience artistique différente, ce qu’il dit de la musique je pourrais le lui dire de la peinture. Il me booste parce que j’aime son aventure. Il a un petit coup d’adrénaline, pas content de ce que son gamin a entendu à l’école, ça le fait monter aux créneaux. Il a besoin de se tendre comme un arc qui va tirer. On fini par partir, pile au timing. Il me fait prendre un chemin que je ne connais pas pour joindre Vannes à partir de chez lui. Je sais que Jérôme part de son côté depuis Ploërmel. Je pense à la conjonction, l’endroit où nos chemins se croisent pour construire nos histoires. Ce n’est pas la première fois que je fais un plan avec Fabien. En fait il m’embarque, je ne sais pas pourquoi, ni si un jour je le rejoindrai mais il m’embarque dans son aventure. Je vais faire des photos, ça je le fais bien. Capter l’ambiance, suivre l’événement, comprendre ce qui se construit devant moi et qui va être un instant unique. Il faut retenir l’essentiel, garder au moins un souvenir parce que tout est éphémère. Arrivés à Vannes on découvre le café Jam Session. Débarquement un peu ardu, pas beaucoup de stationnement mais on arrive à tout sortir. Plus tard dans la soirée j’aurais une place juste devant et ce sera plus facile pour remballer. On est en avance, on découvre le lieu, cet après-midi un disquaire avait déballé ses vinyles dans la salle. Des caisses de disques partout pour tous les genres et tous les goûts. Le lieu est si chouette et si bien pour ça qu’on est même pas étonnés. Un ancien café théâtre co géré par Amélie Tandeau et Ronan Auffret. Ouvert depuis un an, un magnifique travail de remise aux normes et au goût du jour. On est accueilli par Yves et Jean-Marc respectivement contrebassiste et guitariste qui vont faire le bœuf après le Duo. Ronan va arriver dans un petit moment c’est lui qui s’occupe du son. Jérôme est déjà là et chacun sait déjà ce qu’il doit faire. Je vois le dispositif se placer sur scène, trois claviers d’un côté une batterie de l’autre, bardée de micros. On sent les pro du sons, le matériel se met en place et les premiers réglages passés on éclate de rire, la radio locale accroche les amplis et on entend l’émission dans les baffles. Ronan peste : « on héberge une radio, leur émetteur est à fond, je vais leur dire de baisser ». Fabien imperturbable prend ça avec calme et cherche des solutions, branche, débranche et rebranche. Furtivement je commence quelques prises de vue pour voir l’ambiance, les cadrages et les angles. Si je veux fixer quelque chose il me faut travailler au flash et je n’aime pas ça mais y a rarement d’autres solutions. Faut rester discret et ne pas surprendre avec les éclairs. Je bouge autour de la scène pour observer, quelques prises pour fixer le cadre, puis je reviens devant la scène et la réflexion commence en voyant les deux musiciens se placer. Au bout d’un moment, il est temps de passer à table. Ronan part en cuisine nous concocter un petit plat sympa. Pause détente de musiciens avant d’attaquer. Les duettistes se ferment, ils ont besoin de concentration et ne prendront pas leur dessert. Ils vont même s’isoler avant de revenir et lancer l’affaire. Entretemps Heike nous rejoint, elle a commandé un thé et s’installe à côté de moi. Nous faisons partie du même atelier de musique que dirige Fabien. Elle a pu se libérer. On connaît déjà bien le travail de Fabien. On va l’écouter ensemble avec un plaisir non dissimulé.
Fabien reprend les éléments de son répertoire depuis la sortie de son cd/album Da bep Lec’h. La nouveauté est qu’il intègre Jérôme Gloagen à la batterie, ce qui forme un duo assez inhabituel. Un jeu entre Fabien et Jérôme qui compose une atmosphère dans les différents genres du jazz, du classique et de la tradition. Un balayage, comme une sorte de citation permanente des souvenirs, des sources et des influences. L’Afrique même est au rendez-vous univers habité et habitant Fabien. Le mot tradition revêt ici un esprit un peu différent de celle de la musique traditionnelle régionale. On est en somme à remonter vers la source, vers l’origine des trois genres, l’influence non figée de cette tradition qui permet de recréer quelque chose de nouveau. Un bon batteur est présent, en alerte vif et prompt tout entier dans l’évènement qui arrive, ce sont les qualités de Jérôme qui est à la fois élève de Fabien dans une conversation musicale et devient un maître qui lâche les chevaux. Fabien me dira de Jérôme : il est aussi free ! On le sentait avant de commencer, ils avaient besoin tous les deux de concentration, de se replier en eux pour aller puiser leurs forces. Pas facile, il y a du public et dedans des musiciens avertis. Mais la performance est au rendez-vous et il n’y a pas photo, l’univers est bien là, sans concession. Jamais le même, toujours différent mais tellement reconnaissable. Moment tendre du souvenir africain avec une mélopée chantée, tristesse dans les faucheuses, morceau pour ceux qui nous quittent. Gavottes qui dérapent en Jazz. Souvenir du conservatoire avec un Debussy totalement revisité, il n’a jamais su/pu/envie de le jouer à la manière du conservatoire. Il prend la tangente de manière définitive et assumée. Sans irrévérence, un beau moment de musique qui rend discrètement hommage à François Tusques dont la manière d’être en musique est totalement présente. Après un moment de flottement, avant que le bœuf fasse suite, Heike se sauve, elle commence de bonne heure demain. J’attends la suite où quelques gens connus, déjà vus aux valseuses, vont se former et reformer en différents groupes pour faire quelques standards de jazz. Fabien et Jérôme y participeront tour à tour et j’aime ça. En allant et venant les échanges s’égrènent, je photographie les formations aux démarrages des morceaux. Ils ont compris ce que je venais faire là et n’y prêtent plus attention. Au fil de la soirée je parle avec Jean-Marie, batteur prof de l’atelier jazz auquel j’ai participé et puis après diverses discussions vient le temps de rentrer. On s’attarde au Zingue avec Ronan qui est content de la soirée et qui nous parlent de ce lieu de vie qu’il construit avec passion pour accueillir des musiciens en tous genres. Quelques échanges de coordonnées et l’on reprend la route de nuit par le même chemin contraire. Discussion avec Fabien sur la soirée tout au long du trajet. On arrive chez lui vers les deux heures du matin, il faut être discret, tout le monde dort et on range le matériel avant que je reparte chez moi me coucher, les oreilles pleines de ces sons qui m’ont tellement manqué dans ma vie passée et après lesquels je cours aujourd’hui pour rattraper le temps perdu.
Marcus